La construction du kiosque à musique du domaine des pères Jésuites de Taanayel en 2017 s’inscrit parfaitement dans les projets de redécouverte et de revalorisation de l’architecture de terre au Liban, menés par arcenciel depuis les années 2005. C’est pour combattre la disgrâce dont cette dernière fait l’objet, qu’arcenciel a construit plusieurs bâtiments en terre et principalement un ecolodge et un khan. À partir de ses chantiers expérimentaux, l’association a réussi à accumuler un savoir-faire qui a été consigné dans une publication (Manuel de construction d’une maison en terre) et à former un noyau d’artisans spécialisés. C’est en s’appuyant sur ces acquis que l’architecte libanais Fadallah Dagher en collaboration avec des architectes internationaux : Gilles Perraudin (Académie de la pierre) et Marc Held, qu’a été proposé le schéma d’un kiosque à musique. Sa construction dans le domaine des pères Jésuites de Taanayel a été planifiée lors d’un atelier de travail regroupant de jeunes architectes accompagnés d’artisans professionnels.
Un kiosque désigne dès le milieu de l’époque moderne dans la société de cour royale ou princière européenne, un pavillon de jardin ouvert de multiples côtés vers le paysage jardiné. Le concept architectural de celui de Taanayel est né du souvenir d’un bâtiment d’exception, le Bimaristan Arghun El Kamili à Alep. Dans cet hôpital du XIVe siècle, on soignait la démence à travers la musique interprétée dans les Iwans de la grande cour. L’image de musiciens occupant l’Iwan a ainsi servi de base à l’élaboration du schéma du pavillon. Ce pavillon carré sur plan centré s’inscrit donc dans le prolongement d’une longue tradition architecturale, notamment régionale.
Le dessin du kiosque se plie aux lignes imposées par la technique de construction en matériaux naturels. Ici, point d’inventivité formelle hors de propos, mais une intégration d’influences qui ancrent le bâtiment dans son contexte naturel et social.
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